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La peinture, à savoir de chevalet, reste mon champ de prédilection, même si parfois, sentant que le cœur de ma démarche artistique sera ainsi mieux transcrit, je suis prise du besoin d’utiliser d’autres médiums, tels que la photo, la vidéo, l’installation, l’impression numérique. C’est le cas des œuvres présentées dans cette exposition.

Ce travail est né de l’envie de constituer une série de petites histoires, sans début, milieu ni fin, basées sur une sorte d’arrangement d’objets qui ne révèleraient rien dès le premier regard, sur l’activation de la mémoire collective ou personnelle, les associations de sens ou émotionnelles.

Ce n’est pas là quelque chose de nouveau. Pendant des siècles, l’objet, envisagé de multiples manières, a fixé les idées de son temps et a “illustré” l’aventure de la pensée artistique.

Rendu de façon magique par les peintres de la Renaissance, l’objet a traversé les siècles jusqu’au XXe où il a été disloqué, déformé, séparé de son environnement naturel pour devenir œuvre d’art en soi.  

Ces dernières années, l’objet a retrouvé sa place dans l’œuvre. Peint, photographié, scanné avec une exactitude déroutante, immobile ou immobilisé, arrangé de façon plus ou moins conventionnelle, il raconte, témoin des plus crédibles, des histoires de la vie.

Dans les images de cette exposition, l’objet-sujet est chargé de ce rôle, du moins était-ce là mon intention. Il déclare, ou suggère, sa relation à la vie des hommes, les relations des hommes entre eux, avec la mémoire, avec le monde des idées et des sentiments.

Les peintres n’ont pas changé, les objets non plus n’ont pas changé. C’est notre regard qui lui, a changé.

 

 

Teta Makri, Décembre 2010

 

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